Historique
 

Trois fours à réverbère avec leurs fosses de coulée et leurs installations de levage, équipent la fonderie :
- Le premier de 12 tonnes, avec une magnifique grue à flèche, construit à l'origine en 1847
- Le second de 8 tonnes, avec un pont roulant en bois, date de 1899.
- Le troisième de 600 kgs, avec un pont roulant en fer a été construit en 1927.
Un moulin à terre, une forge, une menuiserie et une étuve complètent les installations.
 
Jusqu'au Moyen-Age, les cloches étaient coulées par des moines-fondeurs et servaient au rassemblement des moines et des chrétiens autour des nombreux prieurés.
 

Au moyen-âge, les paroisses des villages cherchèrent à se procurer également une cloche "d'heure" pour rythmer la vie des habitants, comme cela existait au monastère cistercien de Morimond et dans ses granges.

Ne pouvant assortir toutes les demandes de fabrication de cloches, les moines formèrent des fondeurs civils ou saintiers. Les premiers fondeurs connus de la région (1388-1396) sont de Bourg Sainte Marie (52) où les moines de Molesmes avaient un prieuré.
Jusqu'au milieu du 17ème siècle, les saintiers lorrains furent peu nombreux. En ces périodes de troubles, de guerre (guerre de 100 ans) et d'épidémies (peste de 1636), ils partaient dans des régions plus calmes voire à l'étranger (Belgique, Hollande, Allemangne).
Après la destruction de la cité lorraine de La Mothe, en 1645, les fondeurs de l'Arsenal qui étaient à la fois fondeurs de cloches et de canons, ont essaimé dans tous les villages avoisinants et ont donné naissance à des familles de fondeurs réputés sur plusieurs générations .
En revanche, le 18ème siècle jusqu'à la Révolution fut la belle époque pour les saintiers lorrains. Chaque printemps, ils partaient entre frères et parents avec pour bagages, une brochette, un compas et quelques matrices pour l'ornementation des cloches et rentraient pour l'hiver dans leur foyer.
A partir de 1820, les temps agités de la Révolution et de l'Empire passés, nos saintiers se remettent en campagne et vont à nouveau parcourir la France pour remplacer les 100 000 cloches détruites.
Avec l'amélioration des voies de circulation sous Louis Philippe plusieurs d'entre eux installeront des ateliers pour la coulée des grosses cloches et les fondeurs ambulants disparaîtront définitivement vers 1870.
 
Sur le Mouzon, aux confins de la Haute-Marne, ROBECOURT recense une famille de fondeurs depuis 1510 : les ROBERT, venus de la Mothe, résident au village jusqu'en 1810. Au 18ème et au 19ème siècle d'autres familles itinérantes exercent leur art dans des régions lointaines, les ANTOINE, BECUS, CHALLANT, DORMOIS, HERBAS, LOISEAU, NAVOISET, MESMANN.
Mais ROBECOURT, cité campanaire peut s'énorgueillir de posséder la dernière fonderie de cloches de tout le Nord et l'Est de la France, construite au milieu du XIXème siècle.
Trois fondeurs se sont succédés : le fondateur, Honoré PERRIN-MARTIN de 1847 à 1873, puis Ferdinand FARNIER de 1873 à 1914 et Georges FARNIER de 1919 à 1939, date de la fermeture définitive de la fonderie.
L'ensemble des bâtiments est classé aux monuments historiques depuis 1995.
Près de 8000 cloches ont été coulées durant près d'un siècle et leurs voix se font encore entendre à travers le monde.